mardi 15 avril 2014

J'ai testé pour vous : aller à l'opéra

Oui je sais, ça fait un bail... Mais chut !

Bon, alors l'opéra... j'ai eu la chance d'y aller deux fois en l'espace de quelques semaines, chance qui ne devrait pas se renouveler d'aussi tôt. Et chance... c'est relatif ! 

Je m'explique : 
Lundi 18 mars, il était prévu depuis un bout de temps déjà que j'aille voir La Flûte Enchantée, du célèbre Autrichien qui savait jouer du piano debout fichtrement jeune. Réalisation d'une promesse que mon père m'avait faite il y a plus de 10 ans, j'étais plutôt jouasse donc.
"Tu t'habilles bien ? Me fout pas la honte, c'est à Bastille quand même." 
"Oui oui." Vlà que je fais péter les talons, la robe brodée en satin gris et l'oeil de bi(t)che. 

Sauf que... C'était bien bien trop beau pour être vrai. 
Déjà, on est partis un poil trop tard pour être à l'heure, je pense. Mais n'allons pas incriminer mon fier paternel pour ce léger détail, ce serait mesquin. Ensuite, un abruti (et je pèse sérieusement mes mots) a décidé d'aller faire un tour sur les voies à la gare d'Herblay, comme ça, pour passer le temps. Train bloqué à quai pour une durée indéterminée. Crise de rage du paternel, du coup honte intersidérale pour moi de devoir accompagner un hystérique et gros efforts pour prendre sur moi colère (pour l'abruti) et humiliation publique (à cause de l'orang-outan haineux qui m'aurait engendrée). Après un changement de gare à l'arrache et quelques mots d'oiseaux en famille, une course en talons sur un quai de RER + la plus longue volée d'escalier de toute ma vie (et un "ferme-là tu courras plus vite, c'est scientifique" au passage), nous voilà sacrément en retard.
Je noie ma frustration dans Candy Crush (mauvaise idée) pendant le trajet, puis on se remet à courir dans les couloirs du métro, forcément pleins de monde. Là j'en jette plein la vue à mon père en slalomant entre les gens (alors que je suis en talons, je vous le rappelle une troisième fois). Comme quoi, le roller ça sert, même si quand on me propose de jammer je vire au vert. 
Bref, on arrive avec 25 minutes de retard, donc on doit se coltiner le spectacle sur une télé avec le son pourri pendant la première mi-temps le premier acte. On était 3. Supeeeeer, les seuls glandus à pas savoir arriver à l'heure (même si pour le coup, c'était pas entièrement de notre faute mais putain pourquoi on est pas partis plus tôt aussi ? non j'ai dis que je disais rien sinon c'est mesquin). Et puis pour faire bien, les cheveux en bataille, les aisselles largement humides (coucou le satin) et le maquillage pas frais, sans parler des pieds en compote. 
Tout ça pour voir des gens pendant l'entracte, en jeans et tennis ! Oui madame ! J'ai failli en recracher mon coca, un peu comme les lamas. Bon pas tous, j'avais pas vraiment l'air déguisée non plus, mais si j'avais su... 

Bon, là ça commence à s'arranger, on peut enfin voir l'opéra dans de bonnes conditions. C'était génial ! Les décors, les costumes, les chanteurs, l'orchestre, la mise en scène. Un vrai bonheur. J'étais même heureuse d'être là, malgré les péripéties du voyage.
Et encore, c'était loin d'être terminé !

Oui parce que pour rentrer, c'était la mouiiiiise. De quoi avoir envie de faire sauter un train ou deux. Problème de RER. Gniiiiiiii. Garder son calme, s'apprêter à revivre des moments gênants avec l'orang-outan. Ce qui n'a pas loupé. Changement de plan donc, on prend un bus, puis un train, avec un appel à ma mère pour qu'elle vienne nous chercher à la gare initiale, puis qu'elle me dépose à l'autre gare pour que je récupère ma voiture. Super le retour, à peine un peu mieux que l'aller. Je mettrais 7.8 pour la colère du père (contre 10.00 à l'aller) si ça se comptait comme au patinage artistique. Bref ! 4h30 de galère pour 1h30 de spectacle, et la certitude que je n'accompagne plus JAMAIS avec mon père à quelque événement que ce soit. 
C'est cher la sophrologie ?

Bon, deuxième expérience, beaucoup plus détendue du slip. 
Samedi 5 avril, j'avais beaucoup de choses à faire. J'vais néanmoins la faire courte.
Je m'étais portée volontaire pour arbitrer un scrimmage (conditions de match, mais ne compte pas dans les classements) de roller derby dans ma contrée, à Argenteuil. A un poste de Skater Official, donc en patins (j'étais moins volontaire, mais les bugs de google docs sont impénétrables). 
Entre-temps en partant de chez moi je vois sur facebook une proposition pour aller voir la répétition générale de Tristan et Isold de Wagner à Bastille, le soir même. Jme dis que ça peut peut-être me réconcilier avec l'opéra, donc je me propose, tout vas bien, c'est calé. 
Bon déjà je suis arrivée en retard au gymnase (mais pas la dernière) parce que mon GPS m'a plantée comme une vieille radasse, c'était cool.
M'étant levée trop tard pour manger, j'avais déjà l'estomac dans les talons et aucune chance que ça change avant quelques heures. 
Et puis j'étais sur un poste assez physique, puisqu'avec ma collègue, on devait surveiller l'extérieur de la piste, donc tourner au même rythme que les joueuses. Autant vous dire qu'on a cavalé pendant 1h sous une chaleur de plomb. Sur un sol horrible, pire que dehors. Mais c'était super comme expérience, très enrichissant ! Bon dorénavant je ne critiquerai plus jamais les arbitres pour des fautes pas vues... Je suis une vraie taupe ! Il parait que ça s'arrange avec l'expérience...
Enfin comme on a commencé grave en retard, il est logique qu'on ait aussi terminé grave en retard. 
Pas le temps de rentrer chez moi pour me doucher. Pourtant dans ces conditions se doucher est important.
Alors j'ai enfilé mes fringues en priant pour ne pas sentir le putois crevé depuis un mois, surtout pour les genoux (oui dans ce sport on pue des genoux, des coudes et des poignets encore plus fort que des aisselles).
Et j'ai filé prendre un train en laissant mon sac de sport radio-actif dans ma voiture.
Le temps d'acheter un sandwich (il était 17h 30 quand même), je suis arrivée pile au bon moment à l'Opéra.

Mais... j'étais vraiment crevée (nuit courte, sport intensif) donc un opéra qui dure 5h20 avec les entractes, c'est un peu hardcore dans ces conditions. Surtout qu'en fait, il ne se passe pas grand chose dans les décors et la mise en scène minimalistes. 
J'ai vraiment pas accroché sur les parties chantées d'Isold (manque de bol c'est le personnage principal) et la vidéo qui passait en fond était juste incompréhensible (Bill Viola pour ceux qui connaissent). Donc en gros j'étais réveillée pendant la première demie-heure de chaque acte, mais je luttais pour pas dormir pendant l'heure qui suivait. J'aurais pu dormir, mais j'avais peur de louper un truc intéressant. Qui n'est jamais arrivé (c'est pas Game of Thrones, loin de là). Point positif, j'ai découvert que je n'aimais pas la musique de Wagner. Ça peut servir.
Mais sinon j'étais très contente d'y être, et d'avoir pu retrouver une copine de collège que je n'avais pas vue depuis... le bac ! 

Voilà voilà pour l'opéra. Morale de l'histoire : être à l'heure et bien accompagnée, et aller voir un truc qu'on est sûr d'aimer.
La prochaine fois, ce sera la bonne !

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